night snack
j’espère que tu sais à quel point je te vois
quand tu vas jouer loin de ton sommeil
ne va pas t’imaginer que je crois rêver
quand le fil de tôle astral – il ne restait
plus d’argent pour nos petites âmes
tard venues – remue à côté de moi
comme si la truite exténuée sous le glitter
à tes paupières – et cette éternité
entre les secousses – refusait de lâcher prise
je te vois tellement retourner scéner
(loin des regards et de conversations
qui te pesaient même à Précieux-Sang)
toute seule au frais dans la cuisine d’été
comme s’il restait un lieu pour préserver
les fraises des champs pour rebrasser
la crème le sucre les blancs d’œufs
le temps que fige toute la douceur
perdue du monde
je te vois redescendre la mousse aux lèvres
puis te rendormir sous cette constellation
clairsemée or et rose – le denier party remonte
à quand déjà ? – où je tiendrai peut-être longtemps
à lire un peu d’avenir pour notre peu d’espoir
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Hilma af Klint, Group IX/UW, The Dove, no. 9 (1915) |
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