l'amour à l'ère du trou noir

on s’aime aux noyaux

comme des restants de sacrifices
on se presse de plus en plus fort
l’un contre l’autre on se réchauffe
le rayonnement fossile à la culasse

de nos congères d’émois

on se traverse comme des murs
mitoyens nos parois sont fantômes
on sort tout blancs l’un de l’autre
baveux d’or mort et d’ectoplasme

ensuite on se fait racler

les épidermes ça coûte seulement
deux huards la paire coin Papineau
et Ontario on est remplis d’oiseaux
gratuits dans l’empaillé de nos dedans

d’oiseaux qui se rongent

le frein lingual – que les sangs chantent
mais ça déchire dès qu’on se frenche
les os tout nous suce l’un à l’autre tant
l’imminence de nos corps fondus en un

bée dans sa belle masse

Man Ray, sans titre, argentique sur gélatine (1929)


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