idylle cinétique
depuis que je t’ai retrouvée toi
qui poussais en mauvaise herbe
dans le nid de poule de mes onze ans
je me pousse aussi boisé que l’air
dans tes chuchots je suis ta trace
jumelle sur la garnotte de nos étés
gommés de caoutchouc – nous sommes
l’essieu vert du monde
tout tourne autour de toi et moi
et nous ça fait trois maintenant
que rien d’autre ne compte je fonds l’un
le deux je nous virevolte par quatre chemins
et toi tu nous chavires sans toit ni loi
sous le tremble dérouillé – nous sommes
deux étoiles en cuiller
dans le tournis d’une balançoire à pneu
on déjoue le poids on se renverse
la tête puis on attend que le haut
le bas vacillent que la terre vire
soudain plafond que le territoire se pende
pour tournoyer comme un mobile
immense au-dessus du vide blanc
et bleu où rien ne tombe – resterons-nous
longtemps tout seuls dans ce vertige ?
Alexander Calder, Laocoön (1947) |
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