chroniques mercuriennes 7 - l'ombre de Vulcain

J’ignore pourquoi Sophie est venue se perdre ici. Parfois je rêve à elle, encore charnelle et éthérique. Encore terrestre. Je nous retrouve alors tous deux en train de marcher ensemble, en Islande je crois, au c œur d’un paysage de feu et de glace, de terre et de ciel. Un paysage sublime et qui passera pourtant peut-être pour désolé auprès de qui n’a pas comme elle et moi été marqué au fer de la gratitude par la surface incandescente et à jamais stérile de Mercure. On prend aisément la vie sur Terre pour acquis. Mais du point de vue de l’explorateur extraterrestre qu’on imaginerait venu chercher des signes de vie sur cette île ressemblant vaguement à une petite lune au nord de l’Atlantique, sous l’azur déjà rassurant d’un ciel si mince et si miraculeusement propice, le paysage islandais le plus désert cache bien mal une vie fermement implantée dans le vert tendre et moussu du plus petit fragment de pierre volcanique, une vie grouillante et orgiaque jusque dans l’invisible rou...