Une société ne peut réapprendre à rêver sans se donner parfois la nuit.
scène conjugale
Tu me laisses pas le temps de revenir au monde. « Y a un blanc dans tes yeux quand tu me regardes. Ça fait des mois maintenant. L’as-tu remarqué ? » Je te trouve dure de me dire ça quand je me lève le matin. De me dire ça non pas en vue de tester les eaux (le fond d’ombre et de vase sous la vitre de mon lac au soleil c’est pas toi qui s’y noie doucement). De me dire ça pas plus afin que je te répète comme irrité l’une de nos preuves-à-nous l’un de ces petits contraires que je t’invente et qu’il te faut parfois – au gré d’un temps qui fait sans donner l’heure – pour me sentir assez présent pour toi. De me dire ça pas même comme un reproche (je sais je m’envole souvent mais les ailes ne sont pas à moi tu es bien placée pour le savoir). Non tu me dis ça comme on regarde par la fenêtre une pelle neuve plantée dans le banc de neige – une pelle oubliée là depuis que l’auto-qui-ne-reviendra-pas se sera déprise en un dernier ahan – une pelle affligée là et que la déneigeuse municipale vi...
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