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Affichage des articles du décembre, 2021

une chambre avec vue sur la nuit : midnight mass

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Qu’arrive-t-il quand on meurt ? Franchement je l’ignore, mais j’espère que ce sera plus facile que l'accouchement de cet essai critique. Cela fait des semaines que je remets à plus tard l’écriture de ce qui se veut ici le premier d’une série d’aperçus sur des œuvres qui trouveront une place dans mon petit firmament virtuel moins en vertu de leurs qualités esthétiques – ou mieux encore de la pertinence de leur message – que parce qu’elles portent en elles ne serait-ce qu’un seul instant qui me semble avoir été vécu à partir de ce même lieu triste et magique que j’essaie ici de nous rendre plus familier par l’alchimie d’une écriture bien incertaine et qui se cherche encore laborieusement. Je devais pressentir que ce texte me demanderait beaucoup plus d’efforts que d’habitude, efforts que je consacrerais pour l’essentiel à ajourner dans le texte lui-même le traitement du beau sujet dont je ne parlerai qu’à la toute fin.   Il faut dire qu’il est pénible pour moi – comme pour p...

nul ne sort d’ici sans thermomètre 1 : le malaise dans la philosophie

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le rien d’une offrande en forme d’oiseau Guillaume Asselin, Bunkers   La formule servant de sous-titre à ce blogue devrait rappeler l’inscription à l’entrée de l’Académie de Platon, habituellement traduite ainsi : [Que] nul n’entre ici s’il n’est géomètre. Autrement dit et selon la plupart des entrées en matière , la philosophie, en tant que pensée de l’être, [devrait] demeure[r] hors d’atteinte pour quiconque n’aurait pas bénéficié d’une rigoureuse propédeutique logico-mathématique. Elle [devrait] demeure[r] hors d’atteinte pour quiconque n’aurait pas désappris les confusions mythologisantes du langage naturel pour s’élever de soi-même à la clarté sans ombre d’une logique dépourvue de paradoxes ou d’ambiguïtés. Le malaise étant toujours fondateur en philosophie, on constate néanmoins que la phrase devant marquer l’exclusion de l’ambiguïté est elle-même ambigu ë , mes crochets typographiques servant à mieux indiquer comment cette phrase peut tout aussi bien être lue c...
 Une société ne peut réapprendre à rêver sans se donner parfois la nuit. 

chroniques mercuriennes 2 – la méditation pour les nuls

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Ne sois pas trop déçue – Sophie, mon amie mercurienne, me demande ici de m'adresser à toi au féminin – et ne t'en fais pas trop si tu n’es pas parvenue à courir comme du monde sur la surface imaginale de la planète la plus ensoleillée de notre système solaire. Ou si de mauvais calculs t’ont fait perdre la maîtrise de tes centres gravitationnel et astral pour t’envoyer rebondir un peu trop haut en tournoyant tout croche dans un ciel basculant par alternances incontrôlables entre le noir absolu et la plus pure incandescence. Tu auras forcément eu des doutes. Tu te seras demandé s’il fallait ou non revêtir une combinaison spatiale. Tu auras cherché, trouvé des failles dans ma vulgarisation scientifique. L’espace réel n’étant pas un lieu propice à la réalisation de projets conçus par les dilettantes ou autres amateurs de mon espèce, il ne fait aucun doute que j’ai commis quelques erreurs. Avouons aussi d’emblée que je suis moi-même plutôt médiocre à ce jeu de haute voltige. Plutô...

pendant une seconde – l’éclipse

c’est une lune c’est un poumon c’est un oiseau hypothermique on sent à peine le froid passer tant son haleine blanche sile loin au-dessus de l’audible