grippe aviaire

on a fini par s’embarquer dans le noir vaste et péremptoire qui venait de s’immobiliser devant nous en dégoisant le poids sans fond de son accablement (une quinte de sol toussée un bon deux pieds à gauche de notre piano désaccordé) c’était un ton beaucoup trop grave pour nos deux têtes de linottes ce qui fait qu’on a eu la chance de se laisser engloutir sans avoir peur de se perdre (ou de découvrir à la toute fin qui on avait vraiment été dans les caches de nos hontes) on s’est quand même tenus par la main pour se ravitailler un peu les cœurs (on est jumeaux par le cordon toi et moi et l’ombilic nous tient depuis tellement loin que je peux parfois t’entendre pleurer dans le sifflement des conques) on a touché une dernière fois pendant que les chairs de poule de notre amour sans queue ni tête caquetaient de plus en plus effarouchées sur le seuil de l'anéantissement on ne sait jamais où on s’en va c’est ce qu'a choulé ma plaque d’eczéma (celle qui n’existe que pour t...